samedi 15 octobre 2022 à 14h

Les frontières tuent: manifestation en soutien aux personnes sans-papiers

Les frontières tuent ! Construisons des ponts, détruisons les murs !

Les routes de l'exil sont toujours aussi dangereuses et violentes pour les migrant.es, chaque année des milliers de nos frères et soeurs meurent dans la traversée de la méditerranée, du Sahara, et même en Europe. Alors qu'une coalition menée par l'extrême-droite fasciste Fratelli d'Italia arrive au pouvoir, tout juste cent ans après la prise de pouvoir de Mussolini, les ports italiens seront probablement fermés aux bateaux de sauvetage. En France aussi, l'extrême-droite fasciste et raciste progresse électoralement, faisant de la préférence nationale la pierre angulaire de son programme (pour le RN) ou agitant le danger du "Grand Remplacement" pour Zemmour. Cette polarisation du débat politico-médiatique autour des thèmes et idées de l'extrême-droite est accompagnée législativement par les lois racistes du premier quinquennat Macron (Asile et immigration, loi séparatisme, etc.) lors de son premier quinquennat.

Début 2023, un nouveau projet de loi Asile-Immigration est prévu : accélération des procédures d'expulsion du territoire, diminution des voies et des délais de recours, dispersion des réfugié.es sur l'ensemble du territoire français... au vu de la composition de l'assemblée nationale (avec 89 député.es fascistes), les projets de loi à teneur raciste ont malheureusement peu de chances d'être retoqués.

Cet environnement hostile aux étranger.es nous fragilise toutes et tous. En plus d'unir ceux qui devraient être divisés (les travailleurs et les exploiteurs blancs) et de diviser ceux qui devraient être unis, ce régime d'exception fait office de laboratoire pour des arsenaux répressifs, judiciaires, pour des contre-réformes sociales qui pourraient nous affecter toutes et tous. Surtout, après avoir survécu à la traversée des frontières physiques, les migrant.es se heurtent à des frontières plus immatérielles, mais tout aussi mortelles : absence de droit, risques de centre de rétention et d'expulsions, traque policière, précarité économique et matérielle, difficulté d'accès aux soins médicaux et psychiatriques, errance scolaire des enfants, etc.

A Strasbourg, les migrant.es du Parc de l'Etoile, principalement d'Europe de l'Est fuient la pauvreté, le chômage, les discriminations, la corruption ou les persécutions politiques de leur pays d'origine. Depuis plusieurs mois, ils et elles continuent de vivre dehors, dans le plus strict dénuement, dépendant de la solidarité du voisinage et des associations et vivant dans l'angoisse permanente des contrôles de police. Pour la mairie, la situation est un problème politique à régler plus que des vies humaines (dont des dizaines d'enfants) à protéger.

Il est urgent de s'attaquer au mal à la racine, de s'attaquer aux causes réelles de l'oppression des migrant.es : les frontières qui laissent circuler librement marchandises et capitaux, mais bloquent mortellement la circulation des êtres humains ; et le racisme, terreau du développement de l'extrême-droite et condition nécessaire au tri des êtres humains et à l'interventionnisme militaire français.

Nous devons répondre à la division par la solidarité et l'unité de notre camp social. Construisons des ponts, exprimons notre solidarité en manifestant aux côtés des exilé.es samedi 15 octobre 2022 pour un départ à 14H place de l'Etoile.

Action Antifasciste Strasbourg, D'ailleurs nous sommes d'ici 67, NPA Strasbourg, Solidaires étudiant-e-s Alsace;

Source : message reçu le 12 octobre 05h