mardi 17 décembre 2019 à 13h30

Manifestation contre la réforme des retraites

à l'appel de l'intersyndicale, des gilets jaunes, des étudiants

Source : http://snudifo67.fr/article982.html
Source : message reçu le 11 décembre 23h

RDV dans le Grand-Est relayé par Manif-Est

Après le succès du mouvement social initié le 5 décembre, continuons toutes et tous la grève et les actions le 17 ! Les organisations syndicales et de jeunesse continuent leur plan d'actions contre le projet de réforme de retraites par points, et pour gagner un renforcement et une amélioration du système actuel de retraites, solidaire et intergénérationnel.

Ardennes (08)

  • Charleville-Mézières :
    13h : rassemblement puis manifestation, parc des Expositions.

Aube (10)

  • Troyes :
    14h : manifestation, parvis de la Gare.

Marne (51)

  • Reims :
    10h : manifestation, Maison des Syndicats, 15 boulevard de la Paix.
  • Châlons-en-Champagne :
    10h : manifestation, parking « navette » foire / crématorium, pour défiler dans la zone commerciale.

Meurthe-et-Moselle (54)

  • Nancy :
    10h : AG des personnels du secondaire et du primaire, fac de lettres (23 boulevard Albert 1er), amphi A042.
    11h : AG des personnels et des étudiant·es de l'université de Lorraine, fac de lettres, amphi A052.
    13h30 : manifestation, place de la République.
  • Longwy :
    L'UL CGT appelle à rejoindre la manifestation de Nancy. Des bus sont organisés, départ 11h de Longwy-Haut (parking Vauban) et passage par Mexy, Haucourt, Villers, Villerupt, Audun-le-Roman, Briey, Jarny. Réservation au 03.82.24.30.48.
  • Toul :
    10h : Manifestation, Place des trois évéchés (place ronde)

Meuse (55)

  • Bar-le-Duc :
    14h30 : manifestation, gare SNCF.
  • Verdun :
    9h30 : manifestation, parking du 8 mai.
  • Commercy :
    10h : manifestation, place du Château.

Moselle (57)

  • Metz :
    14h : manifestation, devant la gare SNCF (place du Général de Gaulle).

Bas-Rhin (67)

  • Strasbourg :
    14h : manifestation, place de la Bourse.
  • Molsheim :
    10h : manifestation, devant le lycée Louis Marchal.
  • Haguenau :
    9h : manifestation, parking Quai des pêcheurs.

Haut-Rhin (68)

  • Mulhouse :
    13h30 : manifestation, place de la Bourse.

Vosges (88)

  • Épinal :
    14h : manifestation, devant la préfecture, place Foch.

Travailleurs/euses du privé comme du public, chômeurs/euses, retraité·e·s, étudiant·e·s et lycéen·ne·s, avec ou sans gilet jaune, nous devons dès maintenant, par la base, faire converger nos forces pour rendre possible la grève générale interprofessionnelle commencée le 5 décembre.

Le droit de grève en 11 questions

Petite fiche explicative publiée par l'union syndicale Solidaires de ce qu'est le droit de grève et comment l'appliquer.

À lire sur Paris-luttes.info

Communiqué Union Communiste Libertaire Alsace

APRÈS LES ANNONCE DE E.PHILIPPE, ON CONTINUE !

Pas de surprise, Édouard Philippe n'a fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis déjà des mois. Derrière un long et insupportable discours, l'objectif reste le même : nous faire travailler plus longtemps pour des pensions plus faibles.

Ce qu'on en retient :

  • Le gouvernement reste sur la mise en place d'un système par points, où le calcul des pensions ne se fera non plus sur les meilleurs années/mois, mais sur l'ensemble de la carrière, ce qui baissera mécaniquement les pensions.
  • L'âge de départ à la retraite à taux plein sera également repoussé à 64 ans. On pourra partir à 62 ans, mais avec une décote de 10% sur la pension !
  • La fin des régimes spéciaux pour niveler par le bas l'ensemble des conventions collectives.
  • Les annonces sur les retraites des femmes correspondent à ce qui était attendu. Elles sont présentées comme des avancées mais ce sont des reculs. Voir notre tract sur le sujet.

Des tentatives de division

Le pouvoir cherche à faire sortir de la mobilisation certains métiers ou certaines générations. En décalant l'application du système de retraites par points aux personnes nées après 1975 il encourage les plus de 43 ans à cesser la grève. Attention, l'âge de départ passerait en revanche à 64 ans pour tout le monde !

En promettant aux enseignant.e.s de maintenir leur niveau de pension, le gouvernement se moque du monde : cette promesse est aussi vide de sens que lorsqu'il certifie que la valeur du point ne pourra pas baisser, qu'il sera indexé sur les salaires et contrôlé par les « partenaires sociaux » et le Parlement. À titre d'exemple, le point d'indice des fonctionnaires a beau être cogéré de la sorte, il n'en est pas moins bloqué depuis des années. Quant à l'indexation sur les salaires encore faudrait-il que ceux-ci augmentent.

« Aucune retraite inférieure à 1 000 euros » nous dit-on. Génial, ça ne concerne que les carrières complètes, c'est déjà dans la loi depuis 2008 et c'est totalement insuffisant pour vivre dignement !

OU EN EST LA MOBILISATION ?

Bilan du mardi 10décembre

Partout, la journée du mardi 10 aura vu des manifestations généralement deux fois moins importantes que celles du 5. Mobilisations néanmoins massives et déterminées. Cette baisse pouvait être attendue du fait d'une préparation bien plus rapide que le 5. Cependant, de nombreuses villes ont vu les manifestations remplies de cortèges de boîtes. Ceci est un signe positif, preuve que le mouvement s'ancre sur des lieux de travail, plus qu'en 2016 en tout cas. Cet ancrage sur les lieux de travail est indispensable à une auto-organisation du mouvement par les grévistes, et donc à un durcissement sans rétrécissement de la base.

Le mouvement est massivement soutenu par la population, et la réforme des retraites rejetée. Le discours d'Edouard Philippe n'a rien apaisé, et il faut construire là-dessus. Permettre à de nouveaux secteurs de rejoindre la lutte, en donnant confiance aux travailleuses et aux travailleurs en notre capacité à faire changer les choses.

Doit-on se réjouir de l'attitude de la CFDT ?

Avec ces annonces, le gouvernement a perdu ses derniers soutiens, car même la CFDT s'oppose désormais à la réforme... mais uniquement sur l'âge pivot à 64 ans ! Le reste de la réforme, la CFDT l'approuve toujours !
On imagine facilement la manœuvre.Laurent Berger montre les crocs ; le gouvernement lâche sur l'âge pivot, autant dire sur pas grand-chose par rapport à l'ensemble de l'attaque ; on peut ensuite mimer la réconciliation, avec un gouvernement fier d'avoir été « à l'écoute » et une CFDT qui, fière de sa « victoire» appelle à cesser la grève et à capituler sur tout le reste. Édouard Philippe a renvoyé certaines corporations à des discussions d'entreprises, c'est le cas de la SNCF par exemple, les organisations syndicales étant invitées dès ce jeudi matin par la direction.

Il faut rester uni et rejeter en bloc ce projet de réforme. C'est ce qu'on fait les 3 OS cheminotes représentatives en quittant la table des réunions. Ce qu'il nous faut c'est une victoire pour l'ensemble du monde du travail, pas des aménagements au rabais pour quelques secteurs. L'ensemble de notre classe a besoin de reprendre confiance dans sa force collective ! C'est l'ensemble des secteurs, et le mouvement social, qui profiteraient des portes ouvertes par une telle victoire.

L'appel de la CFDT à se mobiliser le 17 décembre est positif car il nous permet de tenir un discours rassembleur. Il ne faut se faire aucune illusion sur ses volte-faces futurs, et plutôt en profiter pour faire entrer plus de collègues en lutte.

REBONDIR LE 17 DÉCEMBRE

Des secteurs encore trop isolés

Il ne faut pas se cacher derrière des discours de façade. La situation est tendue. Le 5 a été un succès incontestable dont tout le monde peut être fier.

Mais la grève reconductible, elle, ne se généralise pas, pour le moment. Trop d'entreprises et d'équipes syndicales n'ont pas anticipé le lendemain du 5. La mobilisation du mardi 10 décembre était forte, mais insuffisamment préparée pour permettre à d'autres secteurs de partir en reconductible. Depuis, nous peinons à trouver les point d'appui pour élargir les reconductions.

Le 17 décembre doit servir à cela. Il faut dès aujourd'hui convaincre nos collègues de faire du 17 une journée encore plus massive que celle du 5. Et cette fois, il faut se préparer à enchaîner le lendemain. Pour cela, il faut s'appuyer sur des revendications sectorielles et des revendications larges sur les 2 retraites et les salaires. Lier les deux, et montrer que c'est le capitalisme qui est responsable de ces reculs.

Pour les salarié·es qui sont déjà en reconductible, mardi prochain peut paraître loin ; il faut maintenir la pression d'ici là en continuant de faire vivre nos grèves par des actions de blocages et des liens interpro. Le poids des défaites passées pèse sur nos épaules. Nous devons pourtant être convaincus que nous pouvons gagner, car faire reculer franchement ce gouvernement est possible. D'ailleurs même s'il s'agit de mesurettes, ils ne les lâchent pas par plaisir, mais bien parce qu'ils sont sous pression. La fenêtre de tir est courte d'ici aux vacances de fin d'année, mais elle est encore ouverte.

Un autre monde est possible

Passés les premiers jours, la lutte est souvent dure. C'est aussi en donnant des perspectives positives, plutôt qu'en défendant seulement des acquis, que l'on peut redonner du peps à des ambiances parfois mornes.

Développons notre projet de société ! Nous voulons une société sans classe, où personne ne peut exploiter ni dominer personne. Nous voulons une société autogérée, où l'aliénation du travail est remplacée par la possibilité de choisir toutes et tous ensemble comme nous voulons vivre. Pour cela, il faut non seulement défendre, mais aussi étendre la sécurité sociale.

Il faut développer des outils de démocratie directe. Il faut des luttes autogérées. Nos luttes sont le terreau de la société communiste libertaire que nous appelons de nos vœux, elles doivent aussi en être le reflet !