mardi 26 novembre 2019 à 12h

Assemblée Générale contre la misère et la précarité

Rendez-vous dans le hall du patio à 12h.

Vendredi 08 novembre à Lyon, un étudiant engagé dans la lutte syndicale s'immole par le feu devant le CROUS. Organisme du ministère de l'Enseignement supérieur en charge des bourses et des logements, c'est lui qui fixe les limites matérielles de la vie étudiante : il est le symbole de notre galère en plus d'être, par la gestion managériale des dossiers de "ses clients", le reflet de la logique marchande qui embourbe la société et investit l'Université.

A l'heure où la sélection sociale est pleinement assumée, nous ne comptons plus les difficultés se muant souvent en impasses : c'est 1 étudiant sur 2 qui doit travailler et 1 étudiant sur 5 vit en-dessous du seuil de pauvreté, tandis que 43% renoncent aux soins, dont la moitié faute de moyens, et que les frais d'inscription ne cessent d'augmenter, en premier lieu pour les étudiants étrangers. C'est aussi la normalisation des personnels embauchés en vacation pour combler les effectifs à moindre frais, avec les retards de paiement et le travail sans contrat que permet ce non-statut, le manque de logements et des chambres insalubres, des normes imposant de faire plus de recherche en moins de temps pour répondre aux exigences du classement de Shanghai.
Basé sur un modèle pas très éloigné de celui des agences financières de notation dont le rôle est d'évaluer la solvabilité des Etats (leur capacité de remboursement de la dette), il consiste à juger la performance des Universités sur la quantité de savoir produit, comme les chercheurs le sont sur le nombre d'articles publiés. Preuve que l'"excellence par-delà les frontières" de l'Université Strasbourg n'est qu'un slogan publicitaire portant la stratégie commerciale d'une Start-Up courtisant des investisseurs. Et avec tout le mépris qu'ils nous portent, 35 millions d'euros viennent d'être retirés au "budget de la vie étudiante". La revalorisation des bourses sociales à hauteur de 1,1% récemment annoncée comme "un effort" par le gouvernement, n'est rien d'autre qu'un cache misère supplémentaire, alors même que le coût de la vie a augmenté de près de 3% en 1 an et que les cadeaux fiscaux irriguent les grandes entreprises.

Ce geste politique a donc logiquement rencontré un écho et lancé plusieurs Universités dans la bataille contre la misère et la précarité. Des Assemblées Générales appellent notamment à rejoindre la grève unitaire du 5 décembre prochain. Car loin d'être le fruit de difficultés intimes ou de troubles personnels comme les médias et le gouvernement l'affirment, il s'agit du symptôme d'une génération dont le seul horizon est celui des jobs à la con avec, pour toile de fond, le discours culpabilisateur étouffant qui accompagne la destruction de l'assurance chômage et des retraites.

Discutons des meilleurs moyens de mobiliser notre lieu d'étude et de travail, et d'inscrire notre action dans les luttes à venir pour enfin retrouver notre souffle!